Glitterer - Rationale

 











2024
Anti-
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L'intelligence de la concision. Avec douze titres en vingt et une minutes, le groupe de Washington peut se permettre de partir dans tous les sens sans trop se perdre non plus. Avec cette énergie propre au pop-punk, Rationale est un album qu'il est plaisant d'écouter. Il ne possède rien de trop, la composition est travaillée malgré une facture des plus classique. Dès la première chanson, on cherche à flatter nos plus bas instincts, et on s'y laisse prendre avec plaisir. On notera l'utilisation très judicieuse et parcimonieuse d'un clavier qui ajoute une certaine profondeur aux morceaux. Rationale me ramène vingt ans en arrière et fais de moi un adolescent. Il a tout pour plaire, du chant aux choix des guitares, et tout en restant dans les clous, il se permet quelques originalités qui apportent beaucoup de fraicheurs aux morceaux, il y a fort à parier que ce disque vas rester un moment dans mes favoris à mesure que le printemps se fait attendre.

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Ride - Interplay

 











2024
Wichita Recording
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En lui-même, l'album est plutôt classique. Quelques chansons tirent leurs épingles du jeu, mais l'album semble égaliser le tout. Et puis il est trop long, de bonnes chansons comme "stay free" se retrouvent noyées dans la masse. J'ai l'air blasé, mais oui l'album est bien, comme je le disais, mais il est oubliable, pas un chef-d'œuvre mais un bon travail d'artisan. La moitié des chansons ne devraient pas figurer, en fait, dans l'album, la seconde moitié est incroyable et mérite largement l'écoute. Voilà dit ainsi, c'est plus clair.

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Slift - Ilion

 










 

2024
Sub Pop / Le Bosquet
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Gageons qu'à l'écoute d'Ilion, on entrevoie enfin le début de la fin. Non pas du groupe ni de leur musique, bien sûr, c'est excellent, nous en reparlerons, mais plutôt pour l'auditeur troublé que j'ai été. Comme le disque arrive au pic d'une période quasi dépressive suite à une rupture sentimentale, il m'accompagna plusieurs semaines, au travail, sur la route ou en ballade, comme un compagnon, un ami juché sur l'épaule.
Ce qui séduit d'abords, c'est la longueur. J'ai envie d'écouter de longs albums, de plus d'une heure, j'ai envie que ça ne s'arrête pas, ça tombait donc à pic sur la période. Et puis, quelle virtuosité quand on y repense, cette basse folle sur "Nimh" par exemple, j'en suis encore tout chose.
Je n'ai pas eu d'animosité, no de colère, c'est une chose dont je m'enorgueillis, je n'avais pas eu l'impression d'agir en adulte depuis longtemps.
Je n'ai peut-être rien compris, mais j'ai fini par déceler de la lumière dans cette musique. Peut-être que j'ai tout imaginé, après tout, une heure, quand on se balade au pif dans les rues de la ville dans laquelle vous habitez, ça vous met dans une sorte d'état de transe. Ce n'est pas non plus un trip, mais un entre deux, auquel la musique de Slift se prête particulièrement, ce mélange très cohérent de rock, de kraut, de doom, de psychédélisme, ça fait son petit effet. Peut-être que mon état émotionnel me rendait plus réceptif à la musique du groupe, peut-être que que j'ai tout imaginé, peut-être que j'ai fait un report sur ce disque, mais est ce que j'ai vraiment envie de le savoir ? Rien à foutre.

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Storefront Church - The Covers

 











2023
Ink & Oil
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Le disque de mon hiver. J'entends que ce résumé succinct est très insuffisant, mais la pratique de la musique est aussi une question de contexte. Le ciel est bleu comme jamais, et il gèle, le soir tombe vite, et la lumière rasante du soleil imprime dès cinq heures un filtre rougissant sur les bâtiments.
J'aime regarder la cathédrale, le sommet de sa flèche reste dans la lumière plus longtemps que le reste de la ville, c'est un spectacle qui ne me lasse jamais. J'aime déambuler dans ces rues étroites, un cheval ne pourrait pas y passer, ou difficilement. Il y a pléthores d'endroits agréables ou marcher, et comme l'a dit l'autre, l'inspiration et la réflexion viennent plus facilement en marchant.
En plus il y a Phoebe Bridgers et George Clarke, sur le même disque, vraiment ?

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Saint Malo - Saint Malo

 











2023
Lovemonk Discos buenos
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Il avait plu, à verse, une averse torrentielle. L'air était chargé de pétrichor mêlé d'embruns. Une pâle lueur jaune était sur l'horizon de la mer, le ciel était gris, la mer haute et agitée, les crêtes des vagues couvertes d'écume s'écrasaient sur la jetée de pierre.
- Tu crois que nous sommes, comment dire, hanté ? Par les endroits, les gens qu'on a connus ?

J'ai réfléchi un instant, assis sur les remparts de la vielle ville, au mépris de la sécurité.

- Je crois que les gens plus que les endroits nous hantes. Si j'étais venu seul ici même, je n'aurais pas eu ces sentiments, les endroits ne sont que des endroits, des positions dans l'espace, on y est à un moment donné, et puis on y est plus, on s'est déplacé. Mais les gens que l'on a connus, il marque ces endroits. Si demain, je vais dans une ville où je n'ai jamais mis les pieds, sans doute ne m'y sentirais-je pas hanté, comme tu dis. Mais les personnes sont tous, et c'est tout ce qui compte.
Notre mémoire est peuplé de fantômes, d'amis oubliés, de connaissance vagues, d'ex-copines ou copains. La mémoire elle-même est surtout faite de vide, comme l'univers. Nous oublions, il ne nous reste que des impressions, des souvenirs, des images, des sensations, des odeurs, des gouts. Nietzsche dit que l'oubli est une bonne chose, qu'il permet de digérer une information et de l'assimiler. Il a peut-être raison. L'amour vient, et parfois repart, les peines, les chagrins, les deuils s'estompent avec le temps. Les joies et les rires sont intenses et bref. Tout ça laisse des cicatrices dans l'âme de la même façon qu'une blessure. Des cicatrices peuvent de temps en temps être plus légèrement sensibles que le reste de la peau, un souvenir est ainsi, pour la mémoire, une trace qui reste, qui parfois reste endormi pendant une décennie avant de ressurgir tout à fait fortuitement, par un stimulus, à la manière de la madeleine très célèbre. Comme nous n'avons pas les mêmes souvenirs que nos semblables, notre mémoire est le témoin de notre singularité, puisque nous ne réagirons pas pareillement aux mêmes événements de la mémoire.
Alors oui, d'une façon, nous sommes hantés par les gens que nous avons connus, et leurs ombres nous accompagne. J'ai connu une fille à qui il m'arrive de repenser, je me demande ce qu'elle devient, ce qu'est sa vie. Et puis je n'y pense plus après. J'ai eu un ami pendant des années, de la primaire au collège. Nous étions très proches, et puis au lycée, nous avons rencontré d'autres personnes, nous nous sommes éloignés, et il m'arrive de repenser à lui. Je me demande ce que devient la première fille avec qui j'ai fait l'amour, j'y repense parfois. Je repense à mon ex et je me demande ce qu'elle va devenir, et ce que moi, je vais devenir, alors que tant d'objet qu'elle a touché sont encore présents dans ma vie. J'ai retrouvé un chouchou lui appartenant sous le lit, et j'y ai repensé, et puis, j'espère, tout cela s'estompera probablement, le temps fera son œuvre de tri.
Parfois, je voudrais ne jamais oublier certaines choses, je suis très mélancolique, parfois, j'aime la souffrance que procure la remémoration, parce que quand on souffre, tout semble si simple. C'est facile de se laisser happer par la souffrance, c'est si simple. Je ne blâmerai jamais les gens malheureux de leur mémoire, traumatisé par un événement, ou juste par la vie même, parce que d'une certaine manière, j'en suis. J'ai pour remède les joies du passé et leurs éclats est comme une étoile luisant faiblement dans le ciel, mais elles ont là, et au final, c'est ce que l'on voit le mieux la nuit.
Quel malheur cela serait de ne jamais oublier, on n'y survivrait pas, pas longtemps.
Je ne trinque jamais à la santé, mais à la joie, c'est bien mieux.

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Besna - Zverstvá

 











2023
Fiadh Production / Vita Detestabilis
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Que dire, c'est ce que j'aime écouter en ce moment, quand les jours raccourcissement, quand le froid saisit les visages que l'on cache dans des écharpes et des bonnets, quand ça sent le bois qui brulent dans les cheminées. C'est ainsi, chaque saison, et quand la fin de l'année arrive, je me sens plus mélancolique, plus sensible, c'est la période, c'est ainsi.
Qu'il ait fallu aller jusqu'en Slovaquie pour y dénicher Besna, quatuor post black métal, n'y change rien. Ils sont capables de m'emmener, moi, avec eux. Non pas que la musique du groupe soit particulière, c'est une bonne chose bien faite. Capables de violences comme des élans les plus doux, jouant avec les rythmes, les harmonies, le chant sait s'effacer au profit de la mélodie quand il le faut.
Je n'ai pas grand-chose à dire sur ce disque, il parle à mon humeur, sa musique du moins, tout en tensions et relâchement salvateur, tout en lumière, on y sent poindre l'espoir parfois.
Mais surtout quel talent de composition, une chanson comme Margita (Marguerite), qui passe par tant de phase, est une vraie réjouissance à l'écoute, un ravissement de l'instant qu'il faut encourager. Que l'on se rassure, le reste n'en est pas moins aussi bon. Ça fait des semaines que je n'avais pas écouté un album de métal aussi bon que celui-ci, et non vraiment, c'est un ravissement.

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